ACRAM, croit fermement à l’avenir meilleur et parle déjà d’une «nouvelle mais très importante organisation mondiale», s’agissant de la formalisation de l’actuel World 1st Coffee Producers’ Forum (WCPF) en Organisation mondiale des producteurs de café.
A en croire, le Rapport définitif d’une étude attendu en juillet 2019 sur comment améliorer les revenus des petits producteurs, une décision avait été prise au premier forum mondial des producteurs de café, en juillet 2017 à Medellin en Colombie, de conduire une étude, par un organe indépendant, aux fins d’analyser le comportement du prix du café au cours des dernières années, ainsi que le coût de production et les activités y relatives.
Du concret s’en est suivi et, du 9 au 13 avril 2018 à Mexico, lors de la 121ème session du conseil de l’Organisation internationale du café (OIC), le Professeur Jeffrey Sachs a présenté le résumé de et stratégique pour l’amélioration des revenus des petits producteurs de café».
Et ce, face au Comité exécutif du forum mondial des producteurs du café (WCPF) qui s’est retrouvé les 8 et 12 avril dans la capitale mexicaine pour examiner et discuter plusieurs questions liées à la durabilité de la chaine de valeur mondiale du café, surtout la baisse constante des recettes des producteurs de café au cours des trois dernières décennies qui compromet leur viabilité économique. Le compte rendu officiel précise que les effets dévastateurs des cours actuels du café sur les producteurs méritent qu’on y pense particulièrement.
Aussi a-t-on échangé sur le besoin de prendre de sérieuses mesures pour améliorer le revenu des producteurs, par un travail conjoint avec le reste de la chaîne d’approvisionnement sur les initiatives qui devront être traduites par des actions qui vont, entre autres, augmenter la consommation, augmenter les cours du café, répondre aux conséquences du changement climatique, et améliorer la productivité dans les pays producteurs de café.
A Mexico, les délégués de l’Organisation internationale du café ont suivi la structure initiale de l’étude du Professeur Jeffrey Sachs, Conseiller spécial du secrétaire général des Nations Unies sur les objectifs de développement durable et directeur de l’Institut de la terre à l’Université de Colombia.
Les résultats partiels et les conclusions seront présentés en septembre 2018 et mars 2019. Le rapport définitif, lui, sera présenté lors du deuxième forum mondial des producteurs de café en juillet 2019. Les représentants du WCPF demanderont à l’Organisation internationale du café de jouer un rôle clé dans la mise en œuvre de quelques- unes des initiatives telles que la promotion de la consommation dans les pays producteurs et les marchés émergents et la facilitation du dialogue entre les acteurs de la chaîne du café.
Il a été aussi convenu d’entamer le processus de formalisation de la structure du WCPF en une organisation à but non lucratif qui traitera et fera prendre conscience des défis de la chaine de valeur du café, surtout ceux liés à la situation économique et sociale des producteurs de café, et recherchera les mécanismes qui pourront améliorer leur situation sociale et économique.
«Nous devons nous assurer que la production du café est durable et avantageuse, tout en veillant à ce qu’il y aura une forte demande mondiale pour notre produit. Il est crucial de coordonner les actions entre les producteurs, les associations de producteurs, l’industrie du café et l’Organisation internationale du café pour augmenter la consommation dans les marchés émergents et pays producteurs», a déclaré Silas Brasileiro, le président du Conseil national de café du Brésil.
Tandis que le conseil de l’Association des cafés fins d’Afrique, par la voix de Ishak Lukenge, a indiqué que «avec les niveaux actuels de prix, le café est simplement non économiquement viable pour des millions de caféiculteurs en Afrique et dans le monde. Il incombe à nous tous de rendre viable la chaîne de valeur du café dans son ensemble, mais aussi chacun des maillons qui la composent».
Ric Rhinehardt, président de l’Association du café de spécialité, de son côté, a souligné que « aujourd’hui, les consommateurs sont exigeants et demandent une qualité irréprochable, mais aussi l’assurance que leur café est produit de manière durable».
Et pour Roberto Vélez, président directeur général de la Fédération nationale des caféiculteurs de la Colombie, «il est impossible d’avoir une chaîne de valeur de café durable avec un premier maillon extrêmement faible, les caféiculteurs qui n’ont pas de revenus rendant avantageux leurs activités».
Selon William Murray, PDG de l’Association nationale du café des Etats Unis d’Amérique, «avec certaines estimations indiquant que le monde devra doubler la production de café à l’horizon 2050, la chaine de valeur du café doit s’assurer que la production du café est durable pour satisfaire la future demande mondiale ».
Au niveau de l’India Coffee Trust, on pense déjà miser sur la qualité et les avantages du café pour augmenter significativement la consommation de l’Inde à travers sa classe moyenne.
Enfin, le directeur exécutif de Promecafé, René Léon, pose une question légitime pendant que des voix appellent les jeunes à s’intéresser à la filière café : «comment peut-on s’attendre que la génération suivante, nos enfants, reste dans la production du café si elle voit que leurs parents ne peuvent même pas satisfaire leurs besoins essentiels après des décennies de travail ?».