Une conférence scientifique internationale se tenait à Yaoundé sur l’approche pratique de l’adaptation de la culture du cacao et du café au changement climatique. La conférence était organisée par le Conseil Interprofessionnel du Cacao et du Café (CICC), membre de l’ACRAM, en partenariat avec le gouvernement camerounais. Au cours de cet événement, le thème du genre et de l’autonomisation des femmes a été abordé.
Ces dernières années, un changement d’autonomisation a été en cours dans le secteur du café africain, où les femmes jouent de plus en plus un rôle central. Alors que l’industrie du café du continent continue de se développer et de gagner une reconnaissance mondiale, il est crucial de reconnaître les contributions vitales des femmes africaines et d’explorer les moyens de les autonomiser davantage.
Défis auxquels sont confrontées les femmes africaines dans le secteur du café :
1. Accès limité aux ressources : Les femmes du secteur du café sont souvent confrontées à des obstacles importants pour accéder à la terre, au capital et à la technologie. Cela entrave leur capacité à investir dans leurs exploitations, à améliorer leur productivité et à accéder à des marchés à plus forte valeur ajoutée.
2. Discrimination fondée sur le sexe : les rôles traditionnels et les préjugés sexistes empêchent les femmes de participer pleinement aux processus décisionnels, ce qui limite leurs possibilités de leadership et d’appropriation au sein de l’industrie.
3. Manque de formation et d’éducation : L’accès limité aux possibilités de formation et d’éducation empêche les femmes d’acquérir les compétences et les connaissances nécessaires pour maximiser leur productivité, leur qualité et leur potentiel de revenu.
4. Paiement inégal et accès au marché : Les femmes reçoivent souvent des salaires inférieurs à ceux de leurs homologues masculins pour leur production de café, tout en faisant face à des difficultés pour accéder à des marchés équitables et transparents.
Statistiques sur la contribution des femmes dans le secteur du café :
1. Selon l’Organisation internationale du café (OIC), les femmes contribuent à près de 70 % de la main-d’œuvre dans la production de café en Afrique.
2. Une étude de l’Association africaine des cafés fins (AFCA) a révélé que la participation des femmes à la chaîne de valeur du café africain varie de 40 % à 70 %, selon les pays.
3. Malgré leurs importantes contributions, les femmes ne gagnent souvent que 10 % des revenus générés par les ventes de café, comme le rapporte le Centre du commerce international (ITC).
Lors du panel, quelques recommandations ont été émises :
1. Améliorer l’accès aux ressources : les gouvernements, les ONG et les organisations internationales devraient travailler ensemble pour fournir aux femmes des droits de propriété foncière, des services financiers et un meilleur accès à la technologie, à l’équipement et aux intrants.
2. Promouvoir l’égalité des sexes et le leadership des femmes : les parties prenantes doivent plaider en faveur de politiques qui encouragent la participation égale des femmes aux processus de prise de décision, aux rôles de leadership et aux positions de propriété dans le secteur du café.
3. Investir dans la formation et l’éducation : Des initiatives devraient être lancées pour proposer des programmes de formation, des ateliers et des opportunités éducatives qui permettent aux femmes d’acquérir les connaissances et les compétences nécessaires pour améliorer la productivité, la qualité et la gestion d’entreprise.
4. Garantir un paiement équitable et un accès au marché : des mécanismes de tarification transparents, des certifications de commerce équitable et un soutien aux coopératives dirigées par des femmes peuvent aider les femmes à obtenir des prix équitables pour leur café, à accéder à des marchés haut de gamme et à renforcer leur pouvoir de négociation.
L’autonomisation des femmes africaines dans le secteur du café n’est pas seulement une question de justice sociale mais aussi un impératif stratégique pour un développement économique durable. L’ACRAM, le Centre du commerce international ainsi que d’autres partenaires s’attaquent activement aux difficultés rencontrées par les femmes pour accéder aux ressources.
C’est une conviction partagée qu’en atteignant l’égalité des sexes et en promouvant des pratiques de marché équitables, nous pouvons libérer le plein potentiel des femmes africaines, conduisant à une productivité accrue, de meilleurs moyens de subsistance et une industrie du café plus inclusive et durable en Afrique. Il est grand temps que toutes les parties prenantes collaborent pour créer un environnement propice qui autonomise les femmes dans le secteur du café, favorisant la croissance, l’égalité et la durabilité à long terme.